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Les journées folles d'une fille ordinaire
Les journées folles d'une fille ordinaire
Les journées folles d'une fille ordinaire
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7 février 2011

Histoire d'un grain (1/3)

La jeune fille est entré le cœur battant, un peu essoufflée par la nervosité qui l'avait envahi à l'idée de se rendre dans un lieu qu'elle ne connaissait pas. Heureusement, elle avait repéré l'endroit et avait inscrit minutieusement les indications trouvées sur internet. Elle ne savait absolument pas s'orienter et plus elle grandissait, plus elle s'apercevait que c'était un réel handicap. Cette fois-ci elle avait trouvé la bonne rue, et quand elle vit les plaques des médecins accrochées aux murs, elle afficha un léger sourire de soulagement. Les portes étaient vieilles, le plancher craquait sous ses pas. Mais elle trouva un intérieur moderne et des secrétaires cachées derrière un comptoir blanc, casques téléphoniques sur la tête. Elle dû fournir ses coordonnées, encore haletante de son angoisse presque maladive. On lui dit d'aller patienter dans la salle d'attente. Elle salua la pièce d'un bonjour à peine audible et s'assied sur la chaise la plus proche. Elle reluqua d'abord l'homme assis devant elle. Il avait une petite tête, des yeux verts et de beaux cheveux noirs. Elle le trouva tout de suite mignon. Il restait simple mais séduisant. Elle aimait ce genre de type. En outre, il était un plus vieux qu'elle, ce qui l'attirait plus encore. Elle se mit à lire un bouquin qu'elle avait déjà bien entamé. L'homme, comme pour l'imiter, saisit le Paris Match en haut de la pile. Les gens la regardaient. Elle ressemblait à un cliché, celui de l'étudiante. Une jolie chemise à carreau verte et rouge était enfoncée dans un pantalon carotte bleu marine qui lui faisait une silhouette élégante. Il flattait son derrière et ses sobres ballerines noires lui valait une allure chic. Ses cheveux relevés en un petit chignon s'ébouriffaient sur les côtés. Son livre posé sur les genoux, on la prenait pour une étudiante en lettres.

Elle était un peu gênée par sa lecture. Le texte regorgeait de passages à caractère sexuel. Il décrivait crument les partis de jambes en l'air du héros. « Bruno lécha d'abord assez longuement le pourtour de sa chatte, puis excita le clitoris à petits coups de langue rapides. » Lire ces mots dans sa chambre ne l'aurait pas dérangée, mais la pensée d'être entourée d'inconnus l'empêchait presque de poursuivre sa lecture.

Puis enfin, elle fut appelée par le médecin. C'était bien une femme, ce qui la tranquillisa. Elle portait une blouse rose vif et de grande lunettes Chloë. La jeune fille aurait aimé la flatter sur ses boucles d'oreille Matriochka, mais se tut. Allongée sur la table médicale, elle ne portait plus que sa petite culotte. On l'examina sous toutes les coutures et l'aimable dermatologue lui annonça qu'au prochain rendez-vous, elle serait privé de son grain de beauté dégénérescent au moyen d'une anesthésie locale. Elle se rhabilla et retourna voir les secrétaires pour un autre rendez-vous, et régler les 46 euros. Un spécialiste était assurément plus riche qu'un généraliste.



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Commentaires
T
J'attends la suite avec impatience :)
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