Vadrouille hebdomadaire

Je n'habite pas en centre ville et je me rend à la fac tous les jours. Alors quand j'ai du temps, j'aime me rendre au cœur de la ville, dans le centre historique de Rennes et ses rues pavées, et puis ses magasins où s'empressent les badauds en période de soldes. Seule, je me promène lentement en contemplant les passants, observant toute cette vie qui s'agite autour de moi. Mon attitude détonne au milieu des pas rapides et pressés des piétons et des groupes de jeunes s'esclaffant bruyamment.

Je retrouve un visage du métro à la librairie et décide d'acheter trois livres. Beigbeder, Houellebecq et Fournier. Je croise les gilets bleus des associations qui interpellent les passants et mon sac à main se remplit petit à petit de prospectus que je n'ai pas eu le cœur de refuser.

Sur la place de la Mairie, les pompiers ont déployé leur nacelle au-dessus de l'opéra. Un incendie s'est déclaré et j'aperçois mon ex-copain aux premières loges parmi les journalistes, appareil photo à la main. Le nez en l'air, les gens s'arrêtent pour profiter du spectacle.

J'aime me balader en centre ville, car il se passe toujours quelque chose d'inattendu.

Je décide de rentrer pour aller payer mon loyer avant que le secrétariat ne ferme. Sur la banquette du métro, un téléphone portable a été égaré. Je n'ose pas le prendre pour tenter de retrouver son propriétaire, de peur de passer pour une voleuse. Je préfère ne pas passer pour quelqu'un de mal attentionné que de me foutre du jugement des autres et d'agir en bienfaitrice. Toujours ce souci du regard des autres, mais quand, bon sang, arriverai-je à m'en libérer. Je ne suis qu'une lâche et c'est tout.

Un ado boutonneux s'empare du portable l'air de rien et le secrétariat est « exceptionnellement fermé ce mercredi 19 janvier ».

Comments

[Harry]

Je découvre et suis sous le charme. Je reviendrai.