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Les journées folles d'une fille ordinaire
Les journées folles d'une fille ordinaire
Les journées folles d'une fille ordinaire
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2 février 2011

Tout premier match Tout tout premier match

Pour la première fois hier soir, j'ai assisté à un match de football. J'en avais déjà regardés à la télé et j'avais même saisi ce qu'était un hors-jeu. Mais je n'avais jamais eu l'occasion de me rendre au déroulement d'un match. Le seul stade en taille réelle où j'avais mis les pieds, c'était le Camp Nou de Barcelone. L'incontournable lieu de visite en voyage scolaire à Barcelone. L'endroit était impressionnant, il faut bien le dire. Un nombre incalculable de gradins et une immense pelouse.

Alors forcement, quand j'ai découvert de l'intérieur le stade rennais, j'ai trouvé qu'il ne payait pas de mine. Je me suis assisse sur les petits sièges bleus, entre les trois garçons qui m'avaient cordialement invité, portant d'une main mon kebab qui menaçait de s'écrouler sur le sol.

Sur le terrain, les équipes s'entrainaient pendant que les spectateurs affluaient. Les supporters rémois se sont installés à l'endroit qui leur était réservé tandis que les bretons brandissaient déjà leur drapeau. J'examinais les lieux, les gens, l'écran géant qui ne l'était pas vraiment. Et puis très vite, j'ai eu très froid. Le vent était glacial, je souffrais de mes mains et de mes pieds glacés. Je ne parvenais pas à les réchauffer, même en essayant de participer à la ferveur du public à chaque fois qu'un joueur accomplissait une belle tentative. J'ai cru que j'allais avoir une engelure et qu'il allait falloir me conduire à l'hôpital en urgence. Finalement ce n'est pas arrivé.

Les autres spectateurs étaient des habitués ; ils avaient prévus bonnets, gants et portaient tous une capuche sur la tête. Pourtant quelques supporters rémois ont voulu témoigner de leur défiance face au froid breton. Fièrement, ils ont exhibé leur torse nu et imberbe tout en s'égosillant pour prouver leur dévotion à leur club de football. Un peu après, ils ont finalement remis le haut pour descendre le bas. C'est en caleçon qu'ils ont décidé qu'ils aideraient mieux leur équipe à remporter le match. Parfois ils me faisaient penser à des animaux, s'agitant derrière la grille métallique, on les croyait enfermés dans une cage.

Nous avons eu la chance de contempler sept buts, ce qui a valu un score final de 4 à 3 pour Reims, ce qui était plutôt inattendu au vu du classement respectif des équipes. Lors du premier but, j'ai mis un peu de temps à réagir alors que tout le monde autour de moi avait bondi à l'unisson pour acclamer les joueurs.

De vrais fans du stade rennais étaient restés debout un peu plus bas. Ils portaient les maillots de leur équipe à l'effigie de leur petit surnom ; Guigui, Pierrot, Gillou essayaient de chauffer les gradins en nous faisant répéter les refrains habituels.

Pour oublier un peu le froid, je me suis laissé aller à la rêverie. Je me suis dit qu'entrainer une équipe de football, ce ne devait pas être bien sorcier. En voyant les joueurs sur le terrain, j'avais envie, comme un vrai mec devant son match, bière dans une main et pizza dans l'autre, de leur crier de passer la balle ici ou là. Je me voyais alors devenir entraineuse de l'équipe de France, après avoir soigneusement étudié pendant plusieurs mois les tactiques et les règles footballistiques. Mais comme je suis une femme, j'aurais été contrainte de me travestir, de m'affubler d'attributs masculins pour me faire respecter par ces mâles en culottes courtes. Les médias auraient découvert le pot aux roses, j'aurais fait la Une des magazines, saluée par mes talents d'entraineuse malgré la supercherie échafaudée.

Quand je suis revenue à la réalité, on annonçait les prolongations ; ça voulait dire 30 minutes de plus à survivre dans ce froid assassin. Je fixais le compteur affiché sur l'écran et plissais les yeux dans l'espoir de le faire avancer grâce à de super-pouvoirs fictifs.

A la fin du match, les Rennais ont quitté le stade calmement, dépités par le résultat. Chez moi, j'ai absorbé deux infusions brûlantes et je me suis endormie terrée sous deux grosses couvertures ; que j'étais bien.


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