Drôles de zozos

Sur la route qui sépare ma modeste chambre d'étudiant au vaste campus de Rennes 2, il y a toujours un gugus qui traine et me lance deux trois mots.

Mon préféré, c'est ce SDF à l'air guilleret. Qu'il neige ou qu'il vante, il aura toujours un mot sympathique à vous adresser. Son expression favorite : « profitez de la vie messieurs dames, allez on profite » qu'il lance à tout bout de champs. Sa bonne humeur me fait toujours sourire. « Il est onze heures et quart, il fait beau, allez on profite de la vie » lâche-t-il d'un ton si persuasif qu'il en ferait guérir les plus dépressifs d'entre nous.

Il y a aussi cette femme qui parle toute seule dans un langage qu'elle seule doit comprendre.

Et dans un genre beaucoup moins sympathique, il y ces phrases de sans-abris pervertis qui vous demandent de bien balancer votre petit derrière, et cela dans un langage beaucoup plus grossier.

L'autre jour, un jeune pubère m'a signalé qu'il vendait des pistaches. Serait-ce le nouveau nom de code pour une drogue ?

Dans le genre plus flippant, j'ai eu le droit à une poursuite d'un homme en voiture, m'interpellant depuis la fenêtre ouverte de son super bolide. Incapable de comprendre ce qu'il me racontait, trop loin et trop sourde faute d'une de mes rhinites intempestives, je me suis précipitée jusqu'à l'entrée de ma Cité U.

Note à moi même : éviter les talons et jupes après 20h. Au mieux, m'habiller comme un sac.

Pour finir, hier, un supposé Américain me fait la causette en anglais. Contente de parler l'une des langues que j'étudie, je lui répond gentiment. Enchanté par mon anglais supérieur au médiocre niveau des français, il me tend une carte de visite ; il vend des vêtements de marques bon marché « just twenty dollars for a belt ». Mouais vingt dollars la ceinture, c'est déjà trop pour moi. Aucune adresse sur la carte, il faut l'appeler avant pour fixer un rendez-vous... Il conclut par un « nice to meet you ».